France-Allemagne : quand les taux se desserrent

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 France-Allemagne : quand les taux se desserrent

L’argent gratuit, c’est fini pour l’Allemagne : c’était le 17 avril 2015. L’argent vraiment pas cher pour l’Allemagne, c’est fini depuis début juin. La forte chute des rendements, depuis des mois, c’était la conséquence du ralentissement économique et de la désinflation, plus – dans les derniers jours – de la politique de la Banque centrale européenne qui achetait des bons du trésor au rythme soutenu de 60 milliards d’euros par mois.

La remontée des rendements, c’est d’abord de meilleures nouvelles économiques, plus l’effet d’attraction de la reprise américaine. Les taux allemands à 10 ans sont ainsi passés de 0,179 % le 24 mars à 0,885 % le 25 juin. Une hausse de 0,706% en quatre mois si l’on veut, ou bien plus qu’un quadruplement.

La situation est plus problématique pour la France : les taux français escortent à la hausse les taux allemands, mais en augmentant plus vite qu’eux. L’écart France-Allemagne passe ainsi de 22 points de base le 24 mars à 36 le 25 juin. On peut toujours dire, du côté positif, qu’il s’agit là du fait que notre reprise est relativement plus forte que l’allemande. Mais force est d’ajouter immédiatement que la crise grecque pèse plus sur nous que sur notre voisin allemand, poids de la dette française oblige.

Taux 1 - Transp

En même temps, les spreads (écarts) de financement montent au Sud de près de 100 points de base sur quatre mois, soit plus qu’en Allemagne (70 points de base) et en France (84 points de base), sans détérioration spécifique de l’Italie par rapport à l’Espagne, pourtant moins endettée. Est-ce le poids des « indignés » lors des dernières élections espagnoles ?