Danger : la cagnotte est de retour

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« La cagnotte » fait son retour, toujours pour des raisons politiques, parce que la croissance étant un peu plus forte que prévu dans le cadrage budgétaire, les rentrées fiscales ont également été meilleures qu’anticipé, donc le déficit relativement plus faible, qu’il faudrait maintenant redistribuer !

 

Et pourtant, il n’y a pas à pavoiser : 10,8 milliards d’euros de déficit budgétaire en janvier 2018, contre 5,4 fin janvier 2017, c’est exactement le double. On peut donc commencer à faire attention, en ce début d’année ! Faire attention, car l’an dernier s’est achevé sur un déficit d’exécution de 67,8 milliards d’euros, contre 69 en 2016 : une « économie » comme disent certains, pour signaler un moindre déficit de 1,2 milliard !

Pas à pavoiser, et pourtant Brigitte Bourguignon, présidente de la Commission des affaires sociales à l’Assemblée, souhaiterait une sorte de « coup de pouce » à la prime d’activité et la relance des heures supplémentaires défiscalisées. Joël Giraud, rapporteur général du budget à cette même Assemblée, réclame lui de « redistribuer une partie de cette bonne fortune fiscale » dans  une interview aux Echos. Une élue de la Vienne, Sacha Houlié, demande  le retour du dispositif fiscal de la demi-part des veuves.

« Cagnotte fiscale », c’était la trouvaille verbale de Jacques Chirac contre Lionel Jospin. Nous étions en février 2000 : Christian Sautter était ministre de l’Economie, Florence Parly secrétaire d’Etat au Budget. Christian Sautter en fera les frais, et plus tard Lionel Jospin à la Présidentielle.

Aujourd’hui, comme la croissance ralentit, on s’imagine la soutenir en distribuant un peu plus un argent qu’on n’a pas. La relance par la consommation, autrement dit par la dette, fait son retour. Danger !