Consommateurs français : moins de goût pour les soldes… car le pire serait devant !

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Les soldes s'annoncent mal. Deux Français sur trois disent qu’ils vont y aller : pas mal mais moins qu’en 2012, avec moins de cœur et moins d’argent. 29% des Français interrogés par le Conseil National des Centres Commerciaux disent n’avoir pas l’intention d’aller aux soldes en 2013 contre 23% en 2012. Et ceux qui prévoient de le faire se donnent 208€ à dépenser contre 223€ l’an dernier : 7 % de moins. Vrai ? Faux ? Pas le courage de dire à l’enquêteur qu’ils vont dépenser sous cette crise, sous ce froid, sous cette pluie ? Pour finalement dépenser plus et décompresser enfin ! Nous verrons...

soldes

L’économie pèse. Les Français ont perdu en 2012 0,9 % de pouvoir d’achat et 1,5 % par unité de consommation. Salaires et retraites en baisse, taxes de toutes sortes en hausse expliquent ce résultat. Et si rien ne change nous aurons – 0,6% de pouvoir d’achat en 2013 et – 0,9 % en tenant compte de notre démographie. Et ce n’est pas fini : nous attendons en 2014 plus de Tva, des quotients familiaux en baisse et des prix des services publics en hausse.

La consommation craque. Les prévisions officielles du cadrage budgétaire pour 2014 auront du mal à tenir. De quoi s’agit-il ? Eh bien, il était prévu par nos dirigeants que les Français maintiendraient leur consommation : ils compenseraient leur baisse de revenu en épargnant moins. Or le taux d’épargne financière passe de 6,5 % du revenu au troisième trimestre 2012 à 5,8 % au dernier. Débloquons donc la participation et baissons vite le livret A !

Trop c’est donc trop ?  Quand le revenu baisse à ce point et quand l’avenir se couvre autant, les hypothèses ne tiennent plus, les comportements se renversent. Nous ne vivons plus une logique simple, mécanique, keynésienne, où le revenu d’aujourd’hui « ferait » la consommation d’aujourd’hui. Nous calculons à partir de notre « reste à vivre » après impôts. Et comme nous voyons baisser nos revenus et monter nos impôts, notre reste à vivre s’ajuste. Nous voulons d’abord consommer moins cher, et moins si ce n’est pas possible.

Arrêtons ces hausses d’impôts qui attaquent maintenant l’épargne ! Nos comportements sont plus intelligents que les prévisions – et les dirigeants. Nous voyons plus et plus loin, nous prenons en compte la dette publique. Une dette publique qui atteint une année de PIB et continue de croître, avec ce PIB qui stagne. En plus nous oublions d’autres dettes, comme les retraites des fonctionnaires : 1,5 fois le PIB ! Le futur nous inquiète, avec cette dette qui nous tire vers le bas et cette croissance qui ne repart pas, en tout cas pas assez.

Nous ne croyons pas à la reprise. L’enquête du CNCC montre ce fort sentiment de crise. 58 % des Français considèrent que le plus gros est à venir. 30 % pensent que nous y sommes en plein, contre 21% en 2012. Les Français ne croient pas les politiques, les statistiques, les experts qui leur disent que le pire est derrière.

Pourquoi ? Parce que si le pire est derrière, le plus dur est devant. Il faudra soutenir la croissance privée par d’importantes réformes et réduire fortement la dépense publique. Il faudra aller au-delà de ce que nos dirigeants ont en tête (politique), le dossier des retraites le montre.

Moins de soldes car plus d’inquiétudes. Plus d’inquiétudes car plus de bon sens : les Français mesurent l’écart entre ce qu’il faut faire et ce qui est prévu par leurs chefs. Ils se préparent à une maladie de langueur, avec un moral en solde.

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