8 risques pour 2016

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 8 risques pour 2016

… par ordre de dangerosité :

 

4

Salmane (ben Abdelaziz Al Saoud, roi d’Arabie saoudite) contre Hassan (Rohani, Président de la République islamique d’Iran) : l’un veut produire plus de pétrole au risque d’en faire encore baisser le prix, sachant que l’autre va en produire plus pour en exporter plus, quitte aussi à en faire baisser plus le prix, tant il n’a d’autre choix. L’un veut pourrir la vie de l’autre, maintenant qu’il sort des sanctions américaines qui devaient le faire. Mais l’un creuse alors son déficit budgétaire, tant il n’a pas habitué sa population à travailler, moins encore à payer d’impôts. Mais l’autre se donne ainsi les moyens de faire tourner plus vite ses centrifugeuses. A ce « jeu », 25 dollars le baril approche, en attendant pire, comme commence à le montrer l’exécution du Cheik Al-Nimr, responsable religieux chiite en Arabie Saoudite.

 

4

Xi (Jinping, Président chinois) contre Shinzô (Abe, Premier ministre japonais) : l’un veut retrouver le tracé de son influence maritime (des tirets sur une vieille carte) qui chevauche malencontreusement celle de l’autre. Chacun s’arme. Ceci coûte, forçant l’un à faire baisser le Yuan par rapport au dollar pour exporter plus (sachant qu’il doit « tenir » son économie pour aider ses amis russes, brésiliens et sud-africains) et l’autre à faire baisser le Yen par rapport au dollar – avec plus de déficit budgétaire. Ce duel Yuan-Yen fait une troisième victime : le dollar, qui monte.

 

3

Dilma (Roussef, Présidente du Brésil) contre Lula (da Silva, son prédécesseur) : elle est empêtrée dans le scandale Pétrobras, en attendant Electrobras, lui s’inquiète pour ses camarades (emprisonnés) et l’arrivée de la droite. Ah, si elle avait regardé les comptes des sociétés qu’elle présidait ! En matière de corruption comme de caïpirinha, il y a des limites. Le FMI prépare ses valises. La Chine veut arriver avant, ce sera cher.

 

2

Angela (Merkel) contre Vladimir (Poutine) : elle veut affaiblir la Russie, mais pas trop – pour ne pas la jeter dans les bras chinois, il veut continuer à être « utile » en Syrie et exportateur de gaz et pétrole en Europe. Mais les Polonais commencent à raffiner du pétrole d’Arabie saoudite. Mais les Allemands montent partout des éoliennes. Mais les Français réussissent la Cop 21. Les Russes vont devoir payer encore pour la Crimée, plus leur réarmement, plus leurs bases en Sibérie maintenant que gagne le dégel. La Bérézina du rouble est là. La Chine veut arriver avant, ce sera cher.

 

2

Hillary (Clinton) contre Donald (Trump) : Hillary étant (presque) certaine d’être candidate des Démocrates, Donald se bat pour être celui des Républicains. Sa tactique est d’effrayer ses concurrents par des positions qui vont lui aliéner des parts importantes de l’électorat (sans compter les dommages extérieurs) qu’il lui faudra corriger. Ceci annonce le duel Trump contre Trump. Le Trump qui parle et effare le monde par ses simplifications, pour être le nominé, contre le Trump qui parlera pour être l’élu de la première économie du monde, un monde plus complexe que jamais. Pour l’heure, les marchés ne croient pas à sa transsubstantiation.

 

2

Janet (Yellen) contre Mario (Draghi) : l’une s’occupe de la croissance américaine (et du dollar, sans le dire), l’autre de l’européenne (et de l’euro, sans en parler). Ce duel de stratégies devient celui de leurs monnaies. Janet joue l’attente et Mario l’esquive, sachant que les marchés financiers préfèrent le sabre au fleuret. La bande 1,05/1,1 euros pour un dollar résiste, jusqu’à quand ?

 

2

David (Cameron) contre City (of London) : David veut obtenir plus de l’Europe pour défendre la City et celle-ci s’alarme de l’excès de zèle. La City ne veut pas que David perde, bien sûr, pas davantage qu’il gagne trop. Le mieux serait que chacun gagne au duel David-zone euro pour que chacun perde à celui qui suit, le Référendum. Pas facile, et la Livre gagne !

 

1

Alain (Juppé) contre Nicolas (Sarkozy) : l’un joue sa dernière carte pour être Président – ce qu’il avance comme argument, l’autre aussi – ce qu’il se refuse à admettre. Le système présidentiel à deux tours se joue aux primaires de la droite. Il faudra voir alors comment l’écart de sondage entre les deux pré-candidats se traduit dans celui entre les taux d’emprunt d’état français et allemand.

 

Au fond, c’est pire ailleurs…