2018 : la grande bataille des deux côtés de la force

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2018 marquera l’affrontement entre les côtés obscur et lumineux de la force, en se demandant si le lumineux résistera ou si, là aussi, « il est temps pour les Jedi de disparaître ».

 2018 : la grande bataille des deux côtés de la force

Kim Jong-un (qui veut attaquer les Etats-Unis), Trump (qui veut remonter le temps), Xi Jinping (qui veut attacher l’Europe à la Chine par des cordes, mais de soie), MBS (Mohammed ben Salmane Al Saoud, le numéro deux du Royaume saoudien qui veut tout changer en quelques années dans son pays et dans la région, contre les conservateurs et les Iraniens), Carles Puigdemont (qui veut lier Catalogne, Corse, Bretagne, Pays Basque et Ecosse à ce qui restera de la zone euro)… sans oublier Berlusconi (qui veut revenir à la Lire), ni Vladimir Poutine ou Recep Erdogan… le paysage mondial fait penser au dernier Star Wars. Une petite poignée de Démocrates, rescapés et censés, portés par le bon côté de la Force, se prépare à partir au combat contre les puissances et les technologies de l’oppression, soutenues par le mauvais côté de la Force.

2018 sera l’année de ce combat, sous différents… masques.

Bataille avec le Bitcoin, incarnation de l’excès ou tentative de créer une « monnaie » sans état, oppressif comme au Venezuela (et ailleurs) ou mal géré (comme dans nombre d’endroits), sa cotation en temps réel permettra de parler quand il n’y a rien à dire.

Bataille des monnaies « normales », avec deux ou trois hausses de taux d’intérêt aux Etats-Unis contre aucune en zone euro, ce qui donnera (normalement) un dollar fort, sauf si les marchés financiers s’inquiètent de la gestion de la Maison Blanche.

Bataille du pétrole : l’Opep (et la Russie) s’engagent à en extraire moins, jusqu’à mi-année, tandis que les Etats-Unis, avec le pétrole de schiste, en sont devenus le premier producteur mondial, un exportateur croissant, en attendant ce qu’ils trouveront en Alaska. Le prix du brut va-t-il résister à cette montée de la production mondiale, tandis que les automobiles s’électrifient ?

Bataille de la sortie du quantitative easing : la banque centrale des Etats-Unis va commencer à vendre ses bons du trésor, en attendant la zone euro. Les grandes économies sortent de l’hôpital, sauf le Royaume-Uni qui a d’autres soucis et le Japon qui s’y plait. Mais les taux longs vont monter, et l’on verra alors les états, les entreprises et les ménages qui se sont trop endettés, profitant des taux trop bas. Quand la marée se retire, on voit ceux qui n’ont pas de maillot. Quand elle monte, on voit ceux qui ne savent pas nager.

Bataille du Brexit : le divorce entre Union européenne et Royaume-Uni fera au moins une victime, le Royaume-Uni ne bénéficiant plus de la taille du marché unique. Sauf si le Royaume accroît les tensions au sein de l’Union et invite la Chine chez lui, auquel cas Royaume-Uni et Union perdent chacun, et la Chine gagne. En général, les divorces enrichissent les avocats. Là, ce sera aussi le partenaire du ménage à trois.

Bataille des robots contre l’emploi : ils se développent encore dans les usines mais de plus en plus dans les centres de tri, postaux et téléphoniques. Ils réduisent alors l’emploi des moyennement qualifiés, pèsent sur les salaires et l’inflation. L’emploi des très peu qualifiés résistera, mais avec des salaires faibles, contre les salaires assez élevés des quelques très qualifiés. Malheur à ceux qui se trouveront sans formation au milieu du champ de bataille.

Bataille de la zone euro : en mai 2018, le numéro deux de la BCE s’en va. Il ouvre la bataille politique des postes, en attendant mai 2019 pour la succession du Chef économiste (Peter Praet) et surtout octobre 2019, pour le départ de Mario Draghi. Ce n’est évidemment pas le plus grave des problèmes à traiter, mais c’est quand même le plus palpitant.

Bataille anti-Macron : un jour viendra où la série chanceuse d’Emmanuel Macron pourra s’interrompre. Le renversement ne viendra pas forcément d’une montée de l’inflation, du chômage, des déficits extérieur ou budgétaire, mais d’un incident monté en mousse. Si on rate le renforcement de l’Otan ou de la zone euro, on pourra surtout critiquer des dépenses trop élevées d’avion, restaurants ou hôtels. Attention à ce qui est petit, mais obscur !