10 chiffres obscurs pour éclairer la Présidentielle

- Ecrit par

7 mai 2017 au soir : nous aurons un ou une nouveau(elle) Président(e). Peut-être qu’avant, un débat naîtra sur les programmes, Revenu universel, sortie de l’euro… au-delà des « affaires » qui nous occupent ! Pour s’y préparer, voilà 10 chiffres !

 10 chiffres obscurs pour éclairer la Présidentielle

2230 milliards d’euros : c’est le PIB de la France en 2016 et 31 milliards, c’est l’accroissement de richesses pour 1,4% de croissance. Distribuer plus, c’est s’endetter plus.

3% : c’est le déficit budgétaire maximum autorisé par le Pacte de Stabilité et de Croissance, sauf « circonstances exceptionnelles ». Avec un déficit public de 3,4% du PIB pour 2016 (Insee), soit 75,9 milliards d’euros, la France est donc au-dessus et manque même son propre objectif de 3,1%. Elle devra demander la « compréhension » de la Commission européenne en fonction de « circonstances exceptionnelles » qu’elle aura donc trouvées…

2147 milliards : c’est la dette publique française en 2016, soit 96% du PIB. Ce chiffre devrait monter un peu (à 96,5% en 2017) puis baisser (95,4% en 2018, 93,3% en 2019) selon Bercy (13 avril 2016). Notons qu’il ne prend pas en compte les dettes implicites liées aux retraites des fonctionnaires, à la caution sur le déficit de l’assurance chômage (30 milliards) ou encore à la transition énergétique.

60% : plafond théorique de la dette publique par rapport au PIB. Au-delà, le risque existe d’un effet boule de neige qui rendrait très difficile de stabiliser le ratio dette publique/PIB. On le voit.

46,1 milliards : en 2016, ce sont les frais financiers sur la dette française, soit un taux d’intérêt moyen de 2,1%, contre 48,6 milliards en 2015. Ceci a permis d’économiser 2,5 milliards, soit 90% de la réduction du déficit public (2,8 milliards) entre 2015 (78,7 milliards) et 2016 (75,9 milliards). Nous allons « mieux » parce que les taux ont baissé. Merci Draghi, mais c’est fini.

2% : objectif d’inflation à moyen terme de la Banque centrale européenne (BCE), atteint en février 2017. Heureusement, ce n’est pas pour autant que la BCE va remonter ses taux. Il s’agit pour elle d’attendre encore un peu pour atteindre un taux de 2% stabilisé et répandu dans la zone. Septembre 2017 ? D’ici là, les taux courts ne bougeront pas, mais les taux longs si.

6% : personne n’en parle et pour cause. 6% du PIB, c’est le maximum jugé acceptable de l’excédent de la balance des comptes courants (bien et services) pour ne pas déséquilibrer la zone entre les pays « trop excédentaires » (au-delà de 6% de leur PIB) et les « trop déficitaires » (en deçà de -4% de leur PIB). Pour 2015, la France se situe à -0,7% du PIB (pas de problème, même si la tendance est inquiétante), alors que les excédents excessifs se trouvent aux Pays-Bas (9,1% du PIB), au Danemark (8,8%) et en Allemagne (7,5%). Mais comment faire pour stimuler la demande interne de pays en quasi plein-emploi : taux de chômage de 5,4% aux Pays-Bas et de 6,2% au Danemark et en plein-emploi : 3,9 % en Allemagne (Eurostat) ? Pour être légitime, il faudra, ici, devenir d’abord soi-même plus compétitif.

144,3% : contre 98,5% pour l’Allemagne (en 2015), personne n’en parle non plus. C’est la part de la dette privée dans le PIB français, qui dépasse le seuil de 133%. Cet écart ne vient pas de la dette des ménages : 53,4% du PIB pour les français contre 56% pour les allemands (juin 2016, Banque de France) mais des entreprises, bien plus endettées en France (69,5% du PIB) qu’en Allemagne (36,3%). L’explication… l’écart de rentabilité peut-être ?

31,5% : taux de marge des sociétés non financières en fin 2016, c’est certes mieux que le minimum de 30% mi-2012. Mais ce n’est pas du tout entre 36 et 37%, comme pour les concurrentes allemandes. Le CICE, depuis 2013, permet un rattrapage, mais d’un tiers.

10% : taux de chômage selon le BIT, chiffre plus stable et moins « sensible » aux politiques d’emploi (manipulable) que celui de Pôle Emploi. Ainsi, fin février 2017 en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (tenus de rechercher un emploi et sans activité) atteint 3 464 400 personnes, recule de 0,1% sur un mois (–3 500), augmente sur trois de 0,2% (+6 500) et baisse de 3,2% sur un an (–113 900). Mais, sur un an, le nombre de chômeurs tenus de rechercher un emploi en activité réduite longue (catégorie C) a augmenté de… 150 000 (12,8%) et ceux en formation (catégorie D), non tenus de chercher un emploi, de 48 600 (+17,7%).

10 chiffres pour savoir où on va : ce n’est pas beaucoup !